Je suis la maman d’un enfant autiste

Melissa  a 34 ans. Elle est architecte, en couple depuis  7 ans. Elle est maman de 2 enfants de 4 ans  et 2 ans. Elle nous raconte comment elle a été interpellée par le comportement de son fils.  Jusqu’au diagnostic. Matéo souffre de troubles autistiques. Elle nous confie son histoire sur  le blog à la manière d’une « journal-therapie ». Merci pour ce témoignage. 

“Mon fils Mateo est un petit garçon qui a été diagnostiqué autiste en 2019. 

Je témoigne pour que vous appreniez un peu à le connaître, et ainsi être plus à l’aise et moins inquiets en présence.

Mateo est né à terme. Une grossesse parfaite. Un bébé désiré.

Après quelques jours à la maternité, nous sommes rentrés à la maison. Il ne dormait pas : ni les siestes, ni les nuits , et ce jusqu’à ses deux ans. C’est une particularité des autistes : les difficultés à trouver le sommeil.

Mateo avait besoin d’être bercer constamment, je lui chantais des chansons, parfois toute la nuit.

Il aimait manger, c’était un beau bébé potelé. Très vite le sein ne suffisait plus, il voulait manger comme nous. Je l’ai diversifié dès 3 mois et demi.

Il a toujours été  en avance sur beaucoup de choses. Il s’est assis tôt, s’est mis debout ,  a dit  “papa” et “maman”. Dès qu’il a commencé  à ramper, je ne pouvais plus le lâcher des yeux. Depuis  ce moment là, je le surveille activement, il ne cherche à faire que des choses dangereuses et interdites. Mateo ouvre et ferme les placards, éteint et allume les lumières, c’est le debut des actions stéréotypées, qui sont fréquentes chez les autistes.

Je commence à être étonnée…

Il ne  parle toujours pas, mais arrive à se  faire comprendre en m’amenant  vers ce que qu’il veut et en mettant sa main dessus. Si je ne comprends pas il hurle… souvent. Il ne supporte pas la frustration.

Il apprend  à marcher, fait des puzzles, reconnaît les lettres les chiffres. Il enchaîne les activités. Je le trouve en avance, il m’épuise. Il demande une attention constante. mais c’est mon premier enfant, je n’ose pas comparer.

Nous décidons d’avoir un autre enfant. Anna arrive dans nos vies. Immédiatement, Mateo l’aime, mais ne supporte pas ses pleurs. Les autistes ont parfois du mal avec les bruits forts ou stridents, ou inhabituels.

La directrice de la crèche m’interpelle sur le fonctionnement de mon fils . Je lui fais faire un dépistage précoce : troubles autistiques. 

Tout s’explique. Même , si sur le coup son Papa n’y croit pas vraiment : les  crises de frustration lors des changements d’activités, les gestes des bras et des mains lorsqu’il est content (flapping), l’hyperactivité, les difficultés pour se faire obéir, le peu de sommeil…

Nous décidons de faire corps et de le faire évoluer du mieux que nous pouvons. Il commence enfin à aligner quelques mots, laborieusement. C’est une action qui lui coûte beaucoup, mais il fait des efforts. 

Nous faisons une demande d’AVS, pour l’intégrer à l’école. Tout le monde est optimiste pour son avenir , moi j’ai peur .

J’ai peur qu’il soit rejeté, qu’on regarde Mateo comme un enfant différent, qu’on  le trouve méchant parce qu’il est brute. Il ne sait pas exprimer ses émotions, il crie beaucoup. 

Il n’est qu’en petite section de maternelle, mais je vois la différence entre lui et ses camarades. La maîtresse est super, l’AVS aussi. Nous avons de la chance. 

La chance d’avoir eu un enfant comme celui-ci, un enfant qui va bien. Qui est capable de nous ouvrir au monde.

Nous recevons beaucoup. Mateo joue avec les enfants de nos amis. Il est en recherche d’amitié mais je vois bien que c’est difficile d’établir le contact.

Je lis beaucoup de blogs, suis sur des groupes Facebook. Un jour j’aimerais intégrer des associations. Pour le moment, nous nous adaptons. Nous sommes fiers de notre famille extra-ordinaire. Même si être maman d’un enfant autiste était loin de nos projections, nous le remercions de nous avoir choisis.”

Lettre d’un ado à son parent


“L’adolescence correspond à la période du développement au cours de laquelle s’opère le passage de l’enfance à l’âge adulte.”
Chaque parent éprouve des doutes, des craintes et des  incertitudes face à son enfant qui grandit : ce sentiment d’ingratitude ressenti quand son enfant passe de l’innocence à l’adolescence… Le texte qui suit n’est pas de moi mais d’un auteur inconnu. Je le partage car je le trouve vrai, juste et qu’il m’a touché.”Chers parents, Ce conflit dans lequel nous sommes maintenant, j’en ai besoin. J’ai besoin de ce combat. Je ne peux pas l’expliquer parce que je n’ai pas le vocabulaire pour le faire et parce que, de toute façon, ce que je dirais n’aurait pas de sens. Mais j’ai besoin de ce combat. Désespérément. J’ai besoin de te détester pour le moment, et j’ai besoin que tu y survives. J’ai besoin que tu survives au fait que je te haïsse et que tu me haïsses. J’ai besoin de ce conflit, même si je le hais. Peu importe ce sur quoi nous sommes en conflit : heure du coucher, les devoirs, le linge sale, ma chambre en désordre, sortir, rester à la maison, partir de la maison, ne pas partir, la vie de famille, petit(e) ami(e), pas d’amis, mauvaises fréquentations. Peu importe. J’ai besoin de me battre avec toi au sujet de ces choses et j’ai besoin que tu t’opposes à moi en retour. J’ai désespérément besoin que tu tiennes l’autre extrémité de la corde. Que tu t’y accroches fermement pendant que je tire de mon côté, que je tente de trouver des appuis dans ce nouveau monde auquel je sens que j’appartiens. Avant, je savais qui j’étais, qui tu étais, qui nous étions. Mais maintenant, je ne sais plus. En ce moment, je cherche mes limites et, parfois je ne peux les trouver qu’en te poussant à bout. Repousser les limites me permet de les découvrir. Alors je me sens exister, et pendant une minute je peux respirer. Je sais que tu te rappelles l’enfant doux que j’étais. Je le sais, parce que cet enfant me manque aussi et, parfois, cette nostalgie est ce qu’il y a de plus pénible pour moi. J’ai besoin de ce combat et de constater que, peu importe combien terribles ou exagérés sont mes sentiments, ils ne nous détruiront ni toi ,ni moi. Je veux que tu m’aimes même quand je donne le pire de moi-même, même quand il semble que je ne t’aime pas. J’ai besoin maintenant que tu t’aimes toi et que tu m’aimes moi, pour nous deux. Je sais que ça craint de ne pas être aimé et d’être étiqueté comme étant le méchant. Je ressens la même chose à l’intérieur mais j’ai besoin que tu le tolères et que tu obtiennes de l’aide d’autres adultes. Parce que, moi, je ne peux pas t’aider pour le moment. Si tu veux te réunir avec tes amis adultes et former un « groupe de soutien pour survivre à la fureur de votre adolescent », c’est ok pour moi. Ou parler de moi derrière mon dos, je m’en fiche. Seulement ne m’abandonne pas. N’abandonne pas ce combat. J’en ai besoin. C’est ce conflit qui va m’apprendre que mon ombre n’est pas plus grande que ma lumière. C’est ce conflit qui va m’apprendre que des sentiments négatifs ne signifient pas la fin d’une relation. C’est ce conflit qui va m’apprendre à m’écouter moi-même, quand bien même cela pourrait décevoir les autres. Et ce conflit particulier prendra fin. Comme tout orage, il se calmera. Et je vais l’oublier, et tu l’oublieras. Et puis il reviendra. Et j’aurai besoin que tu t’accroches de nouveau à la corde. J’en aurai besoin encore et encore, pendant des années. Je sais qu’il n’y a rien de satisfaisant pour toi dans ce rôle. Je sais que je ne te remercierai jamais probablement pour ça, ou même que je ne reconnaîtrai jamais le rôle que tu as tenu. En fait, pour tout cela, je vais probablement te critiquer. Il semblera que rien de ce que tu ne fais ne soit jamais assez. Et pourtant, je m’appuie entièrement sur ta capacité à rester dans ce conflit. Peu importe à quel point je m’oppose, peu importe combien je boude. Peu importe à quel point je m’enferme dans le silence. S’il te plaît, accroche-toi à l’autre extrémité de la corde. Et sache que tu fais le travail le plus important que quelqu’un puisse faire pour moi en ce moment. Avec amour, ton enfant adolescent.”

Gérer un conflit avec son tout-petit ( le terrible two)

Un tout petit fait une crise lorsqu’il s’affirme, veut quelque chose, d’une manière générale lorsqu’il ne gère pas ses émotions. Cette période est parfois nommée le « terrible two » car elle a lieu entre 2 et 3 ans. Le parent, désemparé, a parfois tendance a vouloir gagner la bataille sur l’enfant et ainsi venir réaffirmer qu’il a le pouvoir à la maison, à le punir, à asseoir son autorité. Cependant, la punition n’est efficace que sur le moment. Par contre elle peut être dévastatrice sur le long terme.

1 : qu’est ce qu’un conflit?

Un conflit, communément appelé une crise chez l’enfant, se déclenche lorsque les besoins primaires ne sont pas satisfaits. D’une manière générale, l’humain ( de la plus petite enfance à l’âge adulte ) a besoin :

  • de sommeil, de nourriture, 
  • d’amour
  • de sécurité
  • d’être valorisé 
  • de se sentir appartenir, de faire partie d’un groupe
  • d’explorer 

Lorsque celui-ci ne se sent pas satisfait, il utilise toutes les émotions qu’il a en lui pour faire passer le message à l’autre . 

2 : comprendre l’insatisfaction de son enfant :

Dès les premiers signes du conflit, le parent doit essayer de prendre du recul. « Ce que fait mon enfant ne m’est pas adressé mais il a pour but de satisfaire son propre besoin ». Nous devons donc identifier l’émotion, rentrer en empathie avec lui pour réussir à reformuler son malaise. Selon nos ressentis ( colère, déception, irritation, tristesse…) nous devons connecter avec notre enfant afin de répondre à ses besoins 

  • Donner des choix
  • Rappeler la règle,
  • Le prendre dans ses bras,
  • L’encourager
  • Expliquer ses propres émotions
  • Communiquer 
  • ….

3 : pourquoi le tout-petit a besoin de dire non :

Dès 2 ans, l’enfant commence à prendre conscience de son individualité. Il réalise qu’il peut prendre des décisions par lui-même, qu’il peut dire non et qu’il peut être écouté . C’est le début de l’individuation. En effet, il n’est plus le prolongement de son parent, mais un être à part entière. Pour le papa ou la maman, c’est une période compliquée, car c’est le début des crises, du conflit.

4 : aider son enfant à sortir du conflit :

Nous pouvons nous servir des bases de la communication non violente (M. Rosenberg) afin de satisfaire les besoins des deux parties. Ce processus se construit sur 4 bases:

  • O comme Observation : regarder la situation sans aucun jugement 
  • S comme Sentiment : exprimer ses propres ressentis
  • B comme Besoin : les identifier 
  • D comme Demande : l’exprimer clairement sans que l’autre n’ ai besoin de se projeter 

5 : accompagner son enfant :

Vers 2 ans, l’enfant  commence à parler mais il a du mal à verbaliser. Il s’énerve, mais c’est encore un tout petit. C’est à nous parents, de réagir en adulte et de prendre de la distance sur le conflit que nous vivons.

Nous pouvons :

  • Le sécuriser en posant un cadre
  • Encourager son autonomie
  • L’aider lorsqu’il en émet la demande 
  • Expliquer le programme de la journée, qui vient le chercher 

Ces crises, ces conflits font partis du développement normal de l’enfant. Les émotions, la frustrations, la colère,  la peur, un besoin primaire ou juste un besoin d’être regardé sont à l’origine de ce moment.

C’est à l’adulte de garder son calme et de prendre du recul : la punition, l’isolement ne feront que renforcer le conflit. Si vous vous sentez démuni face à votre enfant, je peux vous accompagner dans votre parentalité…

La grossesse…

La grossesse est un moment très particulier dans la vie d’une femme. Il s’agit d’un bouleversement physique mais aussi psychique. Elle est une phase de transition :  9 mois pour devenir parent.

De nombreuses émotions accompagnent la transformation physique. Bienvenue dans la périnatalité. Devenir maman est sans doute la plus belle aventure de la vie néanmoins , nous nous retrouvons  souvent seule face à nos questionnements, nos peurs, nos angoisses. La conception débute des le moment où l’intention du « devenir parents » est prise.  Cette période précèdant  la gestation est cruciale et pose les bases de la grossesse .

Le bouleversement :

La grossesse apparaît comme une crise identitaire majeure . La femme mûrit d’un coup en devenant mère . 

Ce bouleversement s’accompagne souvent d’une hypersensibilité. Les émotions sont exacerbées. La femme se retrouve presque sans filtre , sans moyen de défense . Ainsi, les souvenirs et mêmes les refoulements apparaissent. La grossesse fait écho à notre propre enfance, aux liens que nous entretenons avec nos parents, en particulier notre  mère. Comment avons nous été désirée? Quelle mère avons nous eu, quelle maman serons nous? C’est le moment de porter une attention particulière à l’éducation que l’on a reçue, aux transmissions acquises, à notre généalogie. Mais aussi d’anticiper pour croiser notre vécu avec celui de notre conjoint.

Elle se sent prête à muer, laissant la femme, la fille, l’enfant qu’elle était pour devenir mère. Son identité est transformée . Cette métamorphose psychologique est normale. la tristesse, la joie, le doute, l’excitation se mêlent et gèrent les émotions de la maman

L’inconnu  :

Bien que la future maman soit heureuse de porter la vie elle rentre dans une histoire qu’elle ne connaît pas. Chacune de ces étapes est un pas vers la rencontre avec son enfant. 

Une nouvelle vie inconnue nous attend. Notre conjoint va devenir père, nos parents vont être des grands parents. Nous allons avoir une descendance. Nos priorités ne serons plus les mêmes, notre façon de vivre non plus. Nous devenons des êtres de responsabilité . 

La société veut que ce soit un moment magique, rempli de plénitude . Ce qui culpabilise encore plus, les mamans qui ne se reconnaissent pas dans cette idée reçue. L’inconnu, qui est en fait l’absence de maîtrise de la situation, ne donne pas la possibilité de se projeter et donc de vivre sereinement ce moment.  

Quel sera le sexe de mon bébé? A qui ressemblera-t-il? Quelle sera la date de l’accouchement?  Est ce qu’il est bien dedans? Est ce que je pourrais l’allaiter? Aurais-je assez de lait?Autant de questionnement auquel il est difficile de répondre… et qui peuvent empêcher de profiter de chaque instant.

Les angoisses :

Les angoisses de la future maman fluctuent au cours de la grossesse. Cela est dû aux hormones. La grossesse est jalonnée de prises de sang, de rendez vous gynécologiques et de terme médicaux inconnus. Parfois la grossesse ne se déroule pas comme imaginée . Certaines ont des nausées,font du diabète gestationnel, d’autre rencontrent des problèmes de santé, le bébé n’évolue pas toujours comme il le faudrait. Certaines passent par l’amniocentese…. chacune de ces étapes, plus ou moins difficiles à vivre,  est un pas vers la rencontre avec son enfant. 

Les moments de doute sont évolutifs. Au départ, il s’agit de la peur de la fausse couche, le questionnement sur le bon moment pour devenir parent. 

L’inquiétude de devenir une “bonne maman” est au centre de nos préoccupations. Est ce que je saurais prendre soin de mon enfant, le soigner , veiller sur lui et l’accompagner dans son développement… il n’y a pas de mode d’emploi, ni de bonne ou mauvaises mère. Winicott parle de « mère suffisamment bonne », celle qui fait de son mieux.

Le métamorphose physique :

Certaines femmes découvrent un corps dans lequel elles se sentent épanouies . Il s’agit d’un moment merveilleux. Elles prennent plaisir à s ‘habiller, à mouler leurs formes. D’autres se détestent , le reflet dans le miroir les effraient. Elles ne se reconnaissent plus, scrutent le kilos pris et les changements du corps. Enfin, il y a celles qui s’adaptent et tentent d’avoir la maîtrise de celui-ci .

Dans tous les cas, il est difficile de voir son corps se modifier. Parfois nous appréhendons également la suite. Est ce que je vais perdre les kilos pris?  La ligne sur le ventre va-t-elle disparaître? Vais je réussir à limiter les vergetures? Les réseaux sociaux ont longtemps montré des mamans « nickels » et en forme au lendemain de l’accouchement : minces , maquillées, épanouies et sans baby-blues. Aujourd’hui la tendance est de se montrer telle qu’on est en lingerie d’hôpital, fatiguée, stressée.  Merci à ces mamans.

La sexualité est parfois  en berne au début de la grossesse : fatigue, nausées…le papa peut être lui aussi mal à l’aise face à ce corps qui change . Il  des appréhensions, redoute la pénétration en pensant pouvoir  faire mal au bébé. Son partenaire sexuel devient parent. Le couple doit se réinventer . La sexualité doit être vécue normalement. Que libido soit en berne ou que le désir soit au top, le plus important est de continuer à partager des moments de plaisirs à deux même s’ils peuvent être différents . La tendresse est très importante.

La peur de l’accouchement :

Celle-ci est bien réelle. Comment mon accouchement va se passer? Vais-je avoir une péridurale? Est ce que je vais avoir mal? Est ce que je peux mourir lors de la délivrance? Est ce que mon bébé va pousser un cri de suite? En réalité c’est encore la peur de l’inconnu que nous exprimons. Bien sûr, nous pouvons  tenter de prévoir notre accouchement, avoir un projet de naissance. Cependant, il faut garder en tête que la nature décide de ce moment. . Et sans dramatiser , sans minimiser la grossesse, l’accouchement reste un moment unique, propre à chacun. Que la naissance d’un enfant se fasse par césarienne ou par voix basse , il reste le passage obligé pour la plus belle rencontre et découverte de notre vie.

Un moment unique :

Quoi qu’il en soit, la grossesse est un moment particulier . 9 mois c’est rapide mais aussi très long. Vivre cette période en pleine conscience et profiter de chaque moment est la meilleure alternative pour être « prête à tout » et profiter au mieux de cette période si particulière dans la vie d’une femme.

Je peux vous accompagner…