Lettre d’un ado à son parent


“L’adolescence correspond à la période du développement au cours de laquelle s’opère le passage de l’enfance à l’âge adulte.”
Chaque parent éprouve des doutes, des craintes et des  incertitudes face à son enfant qui grandit : ce sentiment d’ingratitude ressenti quand son enfant passe de l’innocence à l’adolescence… Le texte qui suit n’est pas de moi mais d’un auteur inconnu. Je le partage car je le trouve vrai, juste et qu’il m’a touché.”Chers parents, Ce conflit dans lequel nous sommes maintenant, j’en ai besoin. J’ai besoin de ce combat. Je ne peux pas l’expliquer parce que je n’ai pas le vocabulaire pour le faire et parce que, de toute façon, ce que je dirais n’aurait pas de sens. Mais j’ai besoin de ce combat. Désespérément. J’ai besoin de te détester pour le moment, et j’ai besoin que tu y survives. J’ai besoin que tu survives au fait que je te haïsse et que tu me haïsses. J’ai besoin de ce conflit, même si je le hais. Peu importe ce sur quoi nous sommes en conflit : heure du coucher, les devoirs, le linge sale, ma chambre en désordre, sortir, rester à la maison, partir de la maison, ne pas partir, la vie de famille, petit(e) ami(e), pas d’amis, mauvaises fréquentations. Peu importe. J’ai besoin de me battre avec toi au sujet de ces choses et j’ai besoin que tu t’opposes à moi en retour. J’ai désespérément besoin que tu tiennes l’autre extrémité de la corde. Que tu t’y accroches fermement pendant que je tire de mon côté, que je tente de trouver des appuis dans ce nouveau monde auquel je sens que j’appartiens. Avant, je savais qui j’étais, qui tu étais, qui nous étions. Mais maintenant, je ne sais plus. En ce moment, je cherche mes limites et, parfois je ne peux les trouver qu’en te poussant à bout. Repousser les limites me permet de les découvrir. Alors je me sens exister, et pendant une minute je peux respirer. Je sais que tu te rappelles l’enfant doux que j’étais. Je le sais, parce que cet enfant me manque aussi et, parfois, cette nostalgie est ce qu’il y a de plus pénible pour moi. J’ai besoin de ce combat et de constater que, peu importe combien terribles ou exagérés sont mes sentiments, ils ne nous détruiront ni toi ,ni moi. Je veux que tu m’aimes même quand je donne le pire de moi-même, même quand il semble que je ne t’aime pas. J’ai besoin maintenant que tu t’aimes toi et que tu m’aimes moi, pour nous deux. Je sais que ça craint de ne pas être aimé et d’être étiqueté comme étant le méchant. Je ressens la même chose à l’intérieur mais j’ai besoin que tu le tolères et que tu obtiennes de l’aide d’autres adultes. Parce que, moi, je ne peux pas t’aider pour le moment. Si tu veux te réunir avec tes amis adultes et former un « groupe de soutien pour survivre à la fureur de votre adolescent », c’est ok pour moi. Ou parler de moi derrière mon dos, je m’en fiche. Seulement ne m’abandonne pas. N’abandonne pas ce combat. J’en ai besoin. C’est ce conflit qui va m’apprendre que mon ombre n’est pas plus grande que ma lumière. C’est ce conflit qui va m’apprendre que des sentiments négatifs ne signifient pas la fin d’une relation. C’est ce conflit qui va m’apprendre à m’écouter moi-même, quand bien même cela pourrait décevoir les autres. Et ce conflit particulier prendra fin. Comme tout orage, il se calmera. Et je vais l’oublier, et tu l’oublieras. Et puis il reviendra. Et j’aurai besoin que tu t’accroches de nouveau à la corde. J’en aurai besoin encore et encore, pendant des années. Je sais qu’il n’y a rien de satisfaisant pour toi dans ce rôle. Je sais que je ne te remercierai jamais probablement pour ça, ou même que je ne reconnaîtrai jamais le rôle que tu as tenu. En fait, pour tout cela, je vais probablement te critiquer. Il semblera que rien de ce que tu ne fais ne soit jamais assez. Et pourtant, je m’appuie entièrement sur ta capacité à rester dans ce conflit. Peu importe à quel point je m’oppose, peu importe combien je boude. Peu importe à quel point je m’enferme dans le silence. S’il te plaît, accroche-toi à l’autre extrémité de la corde. Et sache que tu fais le travail le plus important que quelqu’un puisse faire pour moi en ce moment. Avec amour, ton enfant adolescent.”

Pourquoi annule-t-on son rendez-vous au dernier moment?

Une thérapie ne se fait que sur rendez-vous. Les séances sont réservées à l’avance selon le cadre qui a été défini au préalable mais aussi en fonction des contraintes de chacun.

Ce laps de temps n’est pas vain. Il permet au patient de se projeter et au thérapeute de travailler sur le sujet. 

Alors pourquoi parfois le patient n’honore pas ses rendez-vous? Pourquoi  ne prévient-il même pas?

 bien sûr, nous ne parlons pas des empêchements majeurs de dernière minute, qui sont tout à fait imprévisibles. 

1 : les excuses :

Trouver une excuse , un prétexte, évoquer une “surcharge” est le signe d’une demande non mature et d’une habitude de ne pas laisser d’espace entre les événements, une sorte d’angoisse du vide qui nourrit et contribue à la peur et à la souffrance dont nous nous plaignons. Trouver une heure pour soi, pour  se connaître est parfois compliqué à caler dans notre emploi du temps. 

2 : la motivation :

Entreprendre une thérapie nécessite un grand courage. Il s’agit d’un investissement important en terme de temps, de remise en question mais aussi financièrement. Annuler son rendez-vous reflète l’absence de priorité ou de cette non-urgence. La motivation est le point essentiel d’une psychothérapie. Elle mobilise l’énergie et sa capacité de travailler sur soi.

3 : le désaccord :

Parfois en annulant son rendez-vous au dernier moment nous voulons montrer notre colère au praticien. Nous sommes alors dans l’incapacité de se positionner et exprimons notre désaccord face au therapeute. Souvent, cela surgit après une séance compliquée pour le patient.

4 : le paiement :

Une annulation quelques heures avant la consultation ne peut pas être remplacée, les patients en attente n’étant généralement pas disponibles au pied levé. La question se pose alors de faire payer le patient pour son absence. Cela pose aussi la problématique du jugement… quelle excuse ou motivation est recevable?

5 : être mieux :

Les premières séances de thérapie nous ont fait du bien. Nous nous sentons mieux. Nous avons l’impression de ne plus avoir grand chose à raconter. En réalité, notre inconscient se sent en danger car il sait que nos schémas vont évoluer. C’est justement le bon moment pour persévérer et continuer le processus thérapeutique débuté.

Annuler un rendez vous n’est que le reflet du manque de considération dont nous faisons preuve envers nous-même. Par ailleurs il est important d’agir en pleine conscience . C’est à dire ne pas faire vivre l’autre ce que nous n’aimerions pas qu’on nous fasse . Cette réflexion sensible mérite d’être réfléchie et, nous pouvons bien sûr en parler ensemble…